Pourquoi j'écris du gore ?

Publié le par Zaroff

 

Pourquoi j’écris du gore ? Je me pose souvent cette question. Qu’est-ce qui pousse certains auteurs à franchir le pas de cette littérature malsaine et incomprise parmi nos proches ? Nous sommes pourtant des êtres sains (enfin je crois), ne mangeons pas de chair humaine avec un bol de café, ne nous masturbons pas non plus devant un chien écrasé sur le bord d’une route. Je suis comme la plupart des gens : marié, une baraque à payer, un chien, des serins à la con qui se battent dans une volière, une femme et des gosses. On s’échine sur un paragraphe mettant en scène un viol minable dans une ruelle sombre, on file aider les gamins à terminer leurs devoirs et on repart aussi sec dans notre histoire où le sang et la peur se mêlent aux viscères fumants, à la mutilation et à la torture. Quoi de plus normal, hein ? Quel est ce besoin viscéral de raconter de telles histoires ?

Je crois important de dire que le phénomène GORE est grand-guignolesque et doit le rester. Ce que nous écrivons n’aura jamais la puissance de la misère quotidienne. Allez traîner vos pattes dans une unité Alzheimer, en gériatrie ou encore au SAMU et vous rencontrerez les véritables souffrances humaines et le sordide caché du quotidien. Vous voyez bien que je suis un homme normal ! Comme mes confrères, je suis fasciné depuis tout gamin par les serial-killers mais je serais le premier à faire dans mon froc si je venais à en croiser un vrai dans une impasse, un soir de novembre. Il ne faut pas se leurrer : nous sommes des plaisantins. Le gore a-t-il été créé pour nous rassurer ? Nous donner le léger frisson de dégoût qui manque dans nos vies routinières, conformistes, douillettes et civilisées ? Je ne connais aucun auteur du genre qui soit rescapé d’un génocide rwandais ou syrien ! Le gore est-il uniquement perceptible et accepté par les sociétés progressistes, consuméristes et démocratiques ? Je n’ai pas envie de partir dans un débat qui n’intéressera personne mais je pense que cette parallèle était nécessaire. Est-ce l’ennui qui me fait écrire du gore ? Voilà la vraie question qui me taraude les génitoires.

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