Le Gore selon Nécrorian

Publié le par Zaroff

Cet auteur aux nombreux pseudos est sans aucun doute mon auteur GORE préféré car je me retrouve dans ses univers. Mais c'est quoi le Gore pour lui ? En lisant son interview par J.P Mochon en mai 1987 (et parue dans "Autopsie d'une collection, le bel effet GORE" chez Fleuve Noir), je vous cite ses meilleurs passages en la matière : "D'abord, pour que ça accroche, pour que ça tape, il ne faut pas que ça fasse peur. Le gore n'est pas fait pour ça. Il y a l'épouvante, le fantastique, le S.F parfois. Le gore fait gerber. Il écœure, il dérange. Il obsède. Ensuite, un bouquin gore doit être court. [...] C'est exactement comme pour les films : s'il y a trop de sang, on en rigole. Donc je pense qu'il faut que le récit soit court, et qu'il soit haché." "J'ai pris un postulat de départ pour tous mes gores : toutes les histoires se passent aux États-Unis, parce que je crois que le paroxysme peut davantage sembler vrai là-bas qu'ici. Aux U.S.A, on apprend de temps en temps qu'un type a flingué quinze mecs. Quand ça arrive en France, c'est que derrière tout ça, il y a un but excessivement précis. Une vengeance, un truc politique, une partie de chasse. Tandis que là-bas, c'est de la folie pure." "Ce qui me fascine dans le gore, c'est que les hommes sont capables des pires paroxysmes. C'est pour ça que je ne fais pas intervenir de monstres ou de créatures abominables venues d'ailleurs, parce qu'alors, ce n'est plus du gore, mais ça vire au fantastique, et moi, dans ce cas-là, je n'y crois plus." "Le gore est un genre à lui seul et je pense qu'il ne doit pas être constitué uniquement de trucs d'horreur. Il faudrait que ça devienne une manière nouvelle d'écrire des histoires. C'est pour ça que pour moi, le label Gore veut dire : pas de censure, chacun traite le sujet qu'il veut comme il veut, mais pas forcément avec des scènes de viol, d'étripement ou d'amputation. On pourrait très bien imaginer des gores où il n'y a pas tout ça. Parce que je crois que si ça n'évolue pas, comme on ne peut pas aller tellement plus loin, ça va s'affadir et donc, à plus ou moins court terme, perdre des lecteurs."

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S
Il est grand temps que cet auteur soit reconnu au-delà du cercle des amateurs de la littérature GORE. Son style direct, cru et brutal est autant adapté au Polar, genre auquel il contribua d'ailleurs assidûment sous le pseudonyme de Jean Mazarin aux côtés de ses amis Thierry Jonquet et Jérôme Leroy. Et les genres sont poreux, ainsi que le prouve la tournure ouvertement horrifique et explicite prise par le Thriller ces vingt dernières années. Juste après l'arrêt de la collection GORE, comme par hasard... Il n'y a pas de "mauvais genre" dans la littérature populaire, il n'y a que de mauvais auteurs. Alors décloisonnez, foutredieu, mettez le feu à vos confortables petites chapelles, et osez fréquenter l'infréquentable !
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