Les contes d'Amy - Frédéric Livyns

Publié le par Zaroff

 

Je connais l'auteur en ayant lu de lui "Le souffle des ténèbres" paru chez Val Sombre en 2012. Ce recueil de nouvelles réédité en 2013 (paru à l'origine chez Édilivre) a obtenu le Prix Masterton. Bon, j'ai toujours une tendance farouche à me méfier des prix littéraires (non par jalousie mais par pragmatisme) et, hélas, ce bouquin ne m'a pas convaincu.

Pour dire la vérité, j'ai cessé ma lecture après trois nouvelles (sur les dix) par ennui. Je ne critique pas le style de l'auteur (qui est bon, épuré et fluide) mais sa construction. Les récits sont censés avoir été rédigés par une gamine, durant les années quarante. Mais l'atmosphère rendue est trop contemporaine et ne correspond pas à une intelligence enfantine.

De plus, les thèmes sont trop redondants : fantômes, divorces, séparations. Ce bouquin pourrait convenir à un lecteur novice dans le fantastique. Je crains que le lecteur aguerri à l'épouvante belge (Owens, Ray...) ne soit aucunement surpris par les intrigues. C'est une insipide sensation de déjà-vu. Pourtant, le thème central avait un fort potentiel non exploité : un couple visite un asile désaffecté pour l'acheter et le transformer un complexe hôtelier. Durant la seconde guerre, les soldats allemands y massacrèrent des patients atteints de troubles mentaux. Une étrange fillette décrivait des cauchemars dans son carnet. C'est ici que ça coince. On a le net sentiment que l'histoire se détache en deux courants distincts : l'asile et le recensement de nouvelles inséré dans le milieu. Une excuse pour remplir ce recueil. C'est ainsi que je le conçois. Il y avait pourtant matière. Pourquoi ne pas évoquer le sort des patients dans une imagerie actuelle ? La traque des fous par des nazis ? Le décor s'y prête à merveille : bois, asile, pièces abandonnées, fantômes... Au lieu de ça, l'auteur s'est trompé. Encore une fois, je ne critique pas la prose mais la manière. Les intrigues ne collent pas avec l'intro et l'outro car trop décalées avec l'ossature.

Commenter cet article