Le boucher de Chicago - Robert Bloch

Publié le par Zaroff

 

Robert Bloch, fidèle à lui-même, romance à merveille et avec une certaine légèreté l'histoire du Boucher de Chicago, tueur en série assez méconnu malgré l'originalité de ses crimes. Ce meurtrier nommé Herman W. Mudgett est plus connu sous le pseudonyme de H.H Holmes (1860-1896) et Bloch le nomme G.G Gregg dans ce polar. Cet homme était un génie du crime, une sorte de Landru américain qui se fit construire un château à l'angle de la 63ème Rue et de Wallace Avenue en 1893 lors de l'ouverture de l'Exposition Universelle.

Médecin douteux qui fera un trafic de cadavres durant ses études de jeunesse, il va séduire de nombreuses femmes et s'en débarrasser après avoir transféré des fonds importants pour ses affaires, notamment sa pharmacie et son hôtel meublé dont il louera des chambres aux touristes venant à la Foire. Mais l'ingéniosité de cet homme sera diabolique : "Le "Château" de Holmes fut terminée en 1892 et l'Exposition de Chicago ouvre le 1er mai 1893. Pendant cette période de six mois ,l'usine de mort de Holmes tourne à plein régime.L' hôtel est complet et le bourreau choisit ses «clients» avec prudence. Elles doivent être riches, jeunes, belles, être seule et ne pas recevoir de visites à l'improviste d'amis ou de parents. Le rez de chaussée relativement normal , outre l'accueil est composé de boutiques comme la pharmacie ou une bijouterie , mais Holmes installa au sous-sol et dans les étages supérieurs des centaines de pièges, des escaliers qui ne mènent nulle part, des chambres secrètes, des portes coulissantes, des labyrinthes et des passages secrets à partir desquels il épie ses clients. C'est un labyrinthe de plus d'une centaine de salles sans fenêtres avec des portes qui s'ouvrent sur des murs de brique et ou qui ne peuvent être ouvertes de l'extérieur. Caché sous le plancher, un système ingénieux électrique permet grâce à un tableau d'affichage caché dans le bureau de Holmes, de détecter le moindre mouvement de ses futures victimes. La simple ouverture d'un robinet de gaz peut asphyxier les occupants de quelques chambres."

Bloch ne va pas entrer dans les détails sordides et macabres mais va plutôt orienter son récit dans un style plus noir et de suspense. À la lecture de cette intrigue, G.G Gregg ne semble pas aussi démoniaque que son modèle qui, on ne le saura sans doute jamais, est responsable de la mort de 20 à 230 personnes selon les disparitions recensées dans le quartier en 1893.

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