Baby Trap - Patrice Herr Sang

Publié le par Zaroff

 

 

Un véritable plaisir de retrouver Patrice Herr Sang dans ce troisième méfait de Karnage sorti en juin 2021. Patrice est un ancien du gore et sa galerie des horreurs fait partie des romans indispensables de la collection du Fleuve Noir parmi les auteurs français. « Baby Trap » et son intro qui démarre à fond dans le glauque et le nauséeux avec ce bébé dézingué à la batte de base-ball ! Je peux vous garantir qu'il faut avoir le cœur bien accroché pour terminer le premier chapitre. Bon, il est certain qu'un nourrisson qui braille durant les ébats sexuels d'un couple, ça peut irriter sévère ! On bande mou et la compagne se focalise sur les beuglements du mioche. Un chapitre inclassable dans l'horreur et seul un écrivain émérite comme Patrice peut surprendre le lecteur dans une telle escalade du tabou.

Dès le deuxième chapitre, ma joie fut immense en tombant dans ma zone de confort : un flic du Bronx et ancien des Forces Spéciales dont le quotidien est jonché de cadavres, de braquages violents, de viols, de putes, de crimes crapuleux... tout ce que New York vomit de vices et saloperies urbaines. James Hendrix est un dur et nous le fait savoir. Surtout par son art de l'improvisation, ses réparties tranchantes et ses rapports agressifs envers ses collègues et supérieurs hiérarchiques.

À la façon d'un James Herbert dans sa trilogie des Rats, l'auteur présente des couples à la limite de la rupture. Leur progéniture, pour de petits caprices, en prend pour son grade. Les sévices sont originaux et rendent à l'intrigue une lecture avide et angoissante. Les meurtres d'enfants gonflent les statistiques criminelles, les flics sont sur les dents et rien ne permet aux enquêteurs de dénicher le moindre indice. Sont-ce des tueurs en série, un gang, une secte de l'Église de Satan ? Tout se brouille à merveille.

Par un étrange prospectus, James croit tenir une piste sérieuse et nous offre ainsi un final somptueux qui appelle une suite au livre. C'est dégueulasse ! On nous laisse comme ça, la bite tendue et la salive aux lèvres, dans l'espoir d'une seconde parution rapide. Et on pardonne car l'histoire prend de l'ampleur et on devine que Patrice Herr Sang ne pouvait rédiger une enquête si prenante dans un seul volume. Que va devenir James, empêtré dans une machination infernale ? Vivement la suite, putain... Cette séquence de ball-trap avec des bébés joufflus me laisse admiratif. Du travail d'orfèvre ou je ne m'y connais pas !

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