Le cannibale - Jack Cannon
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C'est grâce à mon ami Julien Heylbroeck que j'ai découvert la série « Supercops » parue entre 1994 et 1995 chez Fleuve Noir et dirigée par Stéphane Bourgoin. Plusieurs flics durs, solitaires et téméraires sont à l'honneur dans les nombreux romans de cette collection : l'Inspecteur Harry, VICAP (agents spéciaux Flynn et Tanner), Jason Stalker (tireur d'élite et ancien Marine), D.E.A. En gros, une trentaine d'opus rédigés par des auteurs différents : Dane Hartman, Michael Newton, Mack Tanner, Paul Malone.
Dans cette chronique, nous allons surtout nous intéresser à Jack Cannon et son personnage Joe Ryker, héros de six titres édités aux USA de 1974 à 1975 et écrits par le célèbre auteur Nelson Richard DeMille, romans de jeunesse pour se faire la main et reniés par l'auteur ! Son premier succès interviendra en 1978 avec la parution de « By the Rivers of Babylon » et DeMille vendra plus de trente millions de livres à travers le monde par la suite. Il utilisera d'autres pseudonymes comme Kurt Ladner ou encore Brad Matthews. « The Cannibal » est le cinquième titre sur six sorti en 1975 et sera traduit en France dans le numéro deux, sous le titre « Le cannibale », en juin 1994.
Une escouade de reconnaissance du 1er corps d'armée est au Laos, près du fleuve Xe Pon. Le paysage est dévasté et défiguré par les nombreux cratères d'obus. La végétation est réduite en cendres par le napalm. Les hommes doivent compter les morts pour les statistiques des bureaucrates. Six soldats menés par un jeune lieutenant inexpérimenté. L'artillerie nord-vietnamienne les bombarde par surprise. Seul le toubib en réchappe. Son nom est Kondor. Il se terre dans des galeries durant plusieurs jours, tenaillé par la faim. Il lèche la vase pour survivre et résister. Bientôt, il mange son premier cadavre humain...
En automne, des femmes asiatiques disparaissent, traquées par un chasseur venant des égouts de New York. Le sergent de police Joe Ryker est chargé de l'enquête. Comme Columbo, il porte un imper crasseux et fume un cigare pestilentiel. Son métier l'emmerde souvent et il regrette « de ne pas se shooter : cela lui aurait donné une raison de vivre — ou de mourir ». Ayant refusé un poste de commissaire dans un trou paumé du Massachusetts, sa femme l'avait quitté. New York lui colle à la peau depuis sa naissance. Ryker ne se voit pas habiter ailleurs. Comme il le dit : « Un requin ne peut pas vivre dans le désert ! »
Ryker travaille seul. Son ancien partenaire Lentini a été tué dans l'explosion d'une voiture piégée. Malgré une traduction à l'arrache, c'est une lecture jouissive pour le fan du genre. Les ambiances sinistres participent à une découverte immersive. Les scènes gore sont bien troussées et les personnages secondaires donnent une plus-value non négligeable à l'ensemble. Et n'oublions pas les dialogues salaces et savoureux de réalisme cru. Totalement conquis par ce flic à l'ancienne, il ne me reste qu'à dénicher les cinq autres volumes de la série Ryker et c'est une sacrée paire de manches, un travail de limier ! Je relève le défi et encore merci à Julien pour le tuyau. Digne du meilleur indic des quartiers chauds de Chinatown.
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