La cervelle contre les murs - Brain Splash

Ce gore a été écrit par le plus jeune auteur édité au Fleuve Noir. En effet, ce bouquin fut rédigé par Brain Splash, alias Laurent Fétis, à seulement 18 ans ! Puis survinrent d'autres romans, comme « Magna Mater » en 1994 (collection Angoisses), deux Série Noire, un épisode du Poulpe et des œuvres mélangeant horreur, polar et SF entre 1995 et 2013.
En relisant l'interview de Laurent Fétis par David Didelot en août 2013 (Gore, Dissection d'une collection), on s'aperçoit que ce premier livre gore fut inspiré par « Basket Case », de même que le catalogue Castorama fut employé « pour la variété des armes utilisées. »
L'auteur avait en réserve d'autres projets au moment où la Collection a cessé de paraître, notamment un certain « Gnome Bloody Home », qu'on aimerait beaucoup pouvoir lire un jour ! Pour en revenir au bouquin qui nous intéresse (paru en octobre 1989, numéro 100), on peut affirmer qu'il est original, voire complètement barré. Guyngton's Fall, comté de Los Angeles. Alex, un géant blond, débarque avec son jeune frère Slim dans un motel sinistrement nommé « le motel de la Dernière Chance » tenu par la vieille Mary Buddle et sa jeune fille adoptive Lona qui a la particularité d'être aveugle. Jusqu'ici, tout semble normal. Mais Alex et Slim sont des sortes de cobayes à l'intelligence extraordinaire. Pour régénérer leurs neurones, ils doivent manger de la cervelle fraîche provenant, si possible, de gens cultivés (bibliothécaire, étudiants...). Dans leurs valises, on y trouve le reste de la fratrie : Petit Frère, horreur fœtale qui vit dans un bocal et Petite Sœur... qui est invisible !
Tout ce beau petit monde va foutre la zone dans le patelin et les meurtres vont s'enchaîner dans un déferlement macabre. La Défense Nationale va secourir les flics englués dans ce bourbier. Le rythme est très efficace malgré l'aspect burlesque de l'intrigue. La jeunesse n'empêchant pas le talent, l'auteur parvient à tisser un roman vif et atypique. Le final est un peu trop rapide et nous laisse sur notre faim. C'est un gore honnête, lisible et qui change des productions habituelles des années 80. Mention spéciale à l'illustration de Dugévoy qui retranscrit parfaitement l'atmosphère du livre.
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