Noir sur blanc vu par Serge Rollet

Publié le par Léonox

 

 

 

 

L’auteur du Dieu sans nom et de Quinze pas vers l’étrange vous parle de mon Noir sur blanc beaucoup mieux que je ne saurais le faire moi-même. Je suis d’autant plus touché par ce superbe article que mon recueil doit être un enfer à chroniquer. Néanmoins, si j’en crois le verdict de Serge, il n’est pas trop désagréable à lire – la preuve arguments à l’appui ci-dessous :

 

Mine de rien, Noël approche, et vous comptez peut-être parmi vos amis, ou pire, dans votre famille, un de ces originaux qui ne se contentent pas de cadeaux ordinaires : les gadgets forcément connectés à la mode leur sont indifférents, eux, ils ne jurent que par les livres. Mais pas n'importe lesquels ! Car ces phénomènes ricanent quand on évoque devant eux le dernier essai polémique dont tous les médias causent, et le sarcasme leur vient aux lèvres à la seule idée des prix littéraires. D'ailleurs, ils possèdent des rayons emplis de bouquins dont vous n'avez jamais entendu parler, qu'ils collectionnent et qu'ils lisent et relisent. Eux, ce qu'ils préfèrent, ce sont les romans noirs, le fantastique et ses dérivés, les horreurs diverses et variées qui faisaient hausser les épaules de nos profs de français, bref, les « mauvais genres » ! Alors, comment trouver le cadeau idéal pour ce genre de marginal qui ne se contente pas d'acheter ce que leur vendent les émissions de télé et les supermarchés de la culture au rabais ?

 

Heureusement, Rivière Blanche est là, qui a eu la bonne idée de publier un recueil des articles, analyses et préfaces d'Artikel Unbekannt ! Derrière ce pseudonyme aussi germanique que nébuleux se cache un directeur de collection avisé, un auteur talentueux, un commentateur sagace et un ami fidèle (et cette dernière qualité, dans ce milieu, n'est pas une évidence.) Mais l'essentiel reste que son livre se révèle une véritable mine de découvertes littéraires dans les genres qui nous intéressent. Grâce à de brèves chroniques, il parvient, sans jamais déflorer l'intrigue des ouvrages analysés, à susciter l'intérêt, la curiosité, voire la convoitise, envers des livres et des collections peu – ou pas du tout – médiatisés. Aidé d'une connaissance étendue des maisons d'édition passées ou contemporaines, l’auteur nous emmène pour une petite balade parmi les collections mythiques comme les fameuses « Angoisse » ou « Gore » chez Fleuve Noir, mais aussi chez des éditeurs plus confidentiels, mais tout aussi passionnés par les genres transgressifs que sont le roman noir, l'épouvante ou le fantastique.

 

La passion : c'est aussi ce qui anime Artikel Unbekannt, une passion dévorante pour les écrivains et les éditeurs qui savent nous mener sur les chemins d'un imaginaire débridé, parfois vénéneux mais toujours stimulants, aux antipodes donc de la soupe standardisée servie au grand public par les marchands des tristes « temples de la culture » que sont les supermarchés spécialisés. Ceux-là ne vous offriront pas la possibilité de découvrir Corsélien, Nécrorian, Justine Niogret ou Luna Beretta. « Noir sur Blanc », si !

 

Offrez ce petit bouquin, et vous n'aurez plus aucun souci à vous faire pour vos prochains cadeaux : l'heureux récipiendaire y trouvera une abondance de titres à lire absolument, et il s'empressera de vous soumettre sa liste de souhaits ! Mais avant de l'offrir, n’oubliez pas l’essentiel : lisez-le ! Même, et surtout si vous vous déclarez allergique aux genres qu'il chérit, et qu'il défend si bien : en particulier la page 66 est un modèle d'explication du « genre » et de la façon de le mettre au service de ses idées, une synthèse qui vaut une cargaison de causeries universitaires, et que tout apprenti-auteur devrait punaiser au-dessus de son clavier.

 

En outre, c'est bien rare si en feuilletant « Noir sur Blanc », vous ne trouvez pas un thème, une approche qui saura éveiller votre curiosité. Et aussi, lisez-le pour le plaisir. Car ce bougre d'Artikel Unbekannt a du style, une patte qu'on apprend vite à reconnaître : un mélange de légèreté, quand il évoque les thèmes souvent difficiles de ses auteurs de prédilection, et de gravité, lorsqu'il défend avec fougue les « mauvais genres » et la littérature dite « populaire » ; le tout assorti d'un enthousiasme communicatif qui ne recule devant rien quand il s'agit de promouvoir les petits éditeurs (encore) indépendants, aidé d'une langue riche et inventive, qui ne rechigne pas à la créativité ni aux jeux de mots. Alors, lisez ce livre, et faites des heureux : c'est moi qui vous l'écris. Noir sur Blanc !

 

Et si les mots de Serge vont ont donné envie d’en savoir davantage, c’est toujours par ici que ça se passe :

 

http://www.riviereblanche.com/hors-series-hs55-noir-sur-blanc.html

 

 

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