Dead Zone -Stephen King

John Smith est un homme banal, presque effacé. Un modeste enseignant portant une malédiction qui va le briser. À six ans, il percute un hockeyeur sur un étang gelé. Commencent alors les cauchemars et d'infimes impressions, comme deviner les numéros à la Roue de la Fortune lors d'une fête foraine. Accompagné de Sarah, John est professeur à Cleaves Mills. Sa pudeur l'empêche de coucher avec son amie malgré un amour grandissant. John est patient. En rentrant chez lui (après avoir décliné l'offre de Sarah à rester chez elle) avec un taxi, il a un accident qui le laisse dans le coma durant presque cinq longues années. Et c'est l'émergence d'une zone morte dans son cerveau et ses futures possibilités effrayantes : voir le passé ou l'avenir de quelqu'un en le touchant ou en apposant ses mains sur un objet, une photographie.
Et le regard de son entourage va changer, de la gratitude à l'effroi et le rejet. On lui fera des propositions malsaines, on le dénigrera dans la presse... John est-il un monstre ne donnant pas les réponses attendues ? Sa médiumnité l'amène à sauver des étudiants, à arrêter un violeur assassin, à prévoir des incendies et surtout à percevoir l'aura maléfique de Greg Stillson, un candidat loufoque et démago qui se présente à des élections locales. Cet homme violent sera le Président des États-Unis dans les prochaines années et déclenchera un holocauste nucléaire. Et John se pose cette question capitale : "Si vous pouviez remonter dans le temps, sachant ce que vous savez, tueriez-vous Hitler ?"
C'est un roman calme, jamais horrifique et d'une intensité psychologique presque à part dans l'univers de Stephen king. Ce sont principalement les personnages secondaires qui paraissent terrifiants, comme la mère de John, une hystérique de la Foi. Et on comprend que ce sont eux les responsables de son mal-être, pire encore que ce don divinatoire qui le ronge.
La version filmique de Cronenberg ne parvient pas à retranscrire toute l’ambiguïté de John Smith (même si sa conclusion me semble plus forte que celle du livre) qui combat seul ses démons intérieurs. Ce don est un fléau, une fatalité et tout le cheminement des actes subis par John donne à cette histoire une intrigue forte, mystique et intrusive. Il faut noter que la ville de Castle Rock apparaît pour la première fois dans ce roman idéal pour le lecteur novice désirant faire son baptême du feu kingien.
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