Chaudes bises - Marie & Joseph

Premier polar de Marie & Joseph sorti en 83, sous le numéro 1917. Ce ton burlesque change des policiers habituels avec les sempiternels crimes sordides, les énigmes ressassées mille fois et les personnages caricaturés à l'extrême. Rien de tel chez Marie & Joseph. On se marre en découvrant un microcosme de ringards qui passent leur temps à philosopher sur l'art et la culture. « L'art est mort » comme le répète Paul, le directeur de la M.J.C de la place Tarabat à Bourges. Ses adjoints s'en foutent, vivotant de la table de ping-pong au bar des Arapahos, quartier général de toute l'équipe.
En toile de fond, le festival Aurore Rock organisé par le Complexe néo-culturel géré par Gondolier qui se bourre au Southern Comfort. C'est surtout l'occasion pour tous les minables de chanter leurs merdes, de poétiser leurs révoltes avec des pamphlets larmoyants et risibles. Et un mystérieux groupuscule nommé le Service de nettoyage ne le supporte pas et tente d'annuler le festival. Ça commence par la mort de deux chancres, overdose et électrocution, le tabassage d'un artiste adepte de la muscu, un autre retrouvé vêtu d'une peau de singe dans la cage d'un zoo, les menaces de mort au téléphone, l'explosion d'une bagnole...
Dans tout ce merdier, le commissaire Bongrain avale de l'aspirine, la migraine vrillant ses tempes, et interroge ces zonards imbus d'eux-mêmes qui se prennent pour le centre du monde dans des tergiversations artistiques. Tout passe à la moulinette : radio locale, F.R 3, journaux, théâtre, centres sociaux-culturels et si l'art est effectivement mort, la connerie est immortelle. Le commissaire parviendra-t-il à démasquer ces étranges terroristes ? Et je ne vous parle pas d'un final à se pisser dessus où le ketchup remplace le sang. Du coup, c'est la sono qui trinque, chapiteau noyé sous un flot excrémentiel. Le festival a lieu, mais pas comme prévu. Tout est de la faute d'un lama en plus.
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