Mémoires d'un compagnon de l'ombre # 3

Mémoires d’un compagnon de l’ombre 3 : hier et demain.
« Hier », parce que si j’ai moi-même eu l’honneur d’intégrer la collection Noire l’année dernière avec mon recueil de nouvelles Noir et rouge, mieux vaut en l’occurrence commencer par le commencement. Et au commencement était un parfait inconnu (qui a jugé opportun de rester par la suite unbekannt, mais c’est une autre histoire). De fait, avant de devenir auteur, j’ai d’abord été lecteur. Et chroniqueur. Ensuite j’ai placé quelques nouvelles. Puis Philippe Ward et Jean-Marc Lofficier m’ont confié la rédaction de préfaces et/ou d’articles. Enfin, j’ai eu le privilège de développer pour eux des projets, tels l’anthologie Dimension TRASH, Le Dieu sans nom, de Serge Rollet, les deux tomes de Corps et liens, de Kââ/Corsélien, et De chair et d’encre, de Dola Rosselet, à paraître très bientôt... Sans oublier Noir et rouge, puisqu’à l’instar des titres précédents, les éditeurs m’ont non seulement donné le feu vert avec un bel enthousiasme, mais ils m’ont ensuite laissé carte blanche.
Six livres en trois ans dans des conditions aussi optimales, ce n’est pas rien. Et ce n’est pas fini. En effet, Jean-Marc et Philippe ont pris au printemps une décision radicale : celle de me nommer co-directeur de la collection Noire. J’aurai ainsi le redoutable privilège de diriger d’autres ouvrages, et j’assumerai cette fonction sous mon véritable nom, comme indiqué sur la page d’accueil du site de l’éditeur. Précisions d’importance : je ne suis pas là pour « trashiser » la « Noire », qui de toute façon ne m’a pas attendu pour proposer des bouquins corsés. De plus, Philippe va continuer à s'occuper de ses auteurs, de même que Jean-Marc, de son côté, va poursuivre Les Compagnons De l'Ombre et autres ouvrages à tendance pulp. La collection sera donc partagée en trois, ce qui devrait me permettre de développer quatre livres par an : ceux prévus pour 2018 sont d’ores et déjà en chantier.
J’ai encore du mal à réaliser ce qui m’arrive, mais je suis bien conscient qu’« un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ». C’est pourquoi je ne pouvais plus décemment différer cette annonce, même si le fait de parler de ma petite personne me répugne toujours autant. Et c’est aussi la raison pour laquelle j’ai choisi de commencer par le grand – Rivière Blanche, donc – avant d’en venir au petit – ma récente sortie de l’ombre. D’où, aussi, ma biblio RB détaillée à venir dans un quatrième et dernier billet, de façon à établir une sorte de CV. Parce que si certain-e-s d’entre vous situent peut-être vaguement Artikel Unbekannt, Schweinhund et Léonox, personne (hormis celles et ceux qui ont déjà travaillé avec moi) n’a jamais entendu parler d’« Antoine Dumont » – et pour cause.
En espérant que ces données vous permettront de mieux comprendre qui je suis, et à quel point l’éditeur d’exception qu’est Rivière Blanche a changé ma vie. Mon objectif est maintenant de lui rendre une petite partie de ce qu’il m’a apporté. Face à un catalogue de 400 titres, où figurent tant de « Grands Anciens » confirmés et de « petits nouveaux » qui souvent deviennent grands, il y a là quelque chose d’assez vertigineux. Mais j’ai toute confiance en les auteurs que j’ai choisis. Eux seront à la hauteur de l’enjeu. Et il est énorme, cet enjeu. Car je pense que Rivière Blanche est ce qui est arrivé de mieux à la littérature populaire française au 21ème siècle. Jean-Marc Lofficier et Philippe Ward en sont à la fois responsables et coupables. Mais surtout, ne me croyez pas sur parole. Lisez les livres qu’ils publient.
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