Bazaar - Stephen King

Imaginez un antiquaire qui s'installe dans votre patelin. Alléché par la vitrine, vous entrez. Un homme raffiné vous reçoit, vous écoute, devient votre ami ou plutôt un interlocuteur privilégié. Et surtout il connaît vos désirs les plus chers, vos vices les plus enfouis. L'objet de votre passion apparait soudain dans les mains de Leland Gaunt. Pour Brian c'est une carte de 1956 d'un joueur de base-ball dédicacée. Aucun article n'a de prix. C'est la règle ! Il faut marchander... vendre son âme ! Gaunt est le Faust kingien. Et le Bazar des Rêves est sa boutique. Acquérir un objet ne vous coûtera que quelques billets et un mauvais tour à faire à votre voisin. Tacher les draps de Wilma Jerzyck avec de la boue par exemple. Ou encore éviscérer le chien de Nettie avec un tournevis !
Peu à peu la haine se dilue dans Castle Rock. La jalousie enfle, les rancœurs empirent à la satisfaction du maître d’œuvre Gaunt. Des souvenirs douloureux surgissent. Polly et ses mains arthritiques, Pangborn le shérif qui a perdu sa femme et son fils dans un accident, le maire Keaton inculpé de détournement de fonds, Brian amoureux de son orthophoniste... Gaunt a un objet pour chacun.
King prend le temps de poser les pièces sur l'échiquier de Gaunt. La convoitise par les vices prend de l'ampleur chez les nombreux personnages qui peuplent ce pavé de 672 pages. La troisième partie est la conséquence des machinations tissées par Gaunt envers les âmes de Castle Rock. À noter que le shérif Pangborn est celui qui avait mené l'enquête de l'affaire Thad Beaumont dans La Part des Ténèbres. Un roman époustouflant dans sa construction et son déroulement parfait.
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