Bloodfist vu par Françoise

Publié le par Léonox

Françoise est un des piliers du forum L’Écritoire Des Ombres. Mais elle est aussi – et surtout – une nouvelliste plusieurs fois publiée. Ses textes témoignent d’un goût certain pour l’audace et les sensations fortes, vertus qui guident aussi ses choix de lectrice. Ainsi a-t-elle souhaité découvrir Bloodfist, qu’elle a ensuite gratifié de cette chronique on ne peut plus flatteuse :

J’ai lu et je ne suis pas déçue ! Un vrai régal que cette odyssée au pays de Schweinhund.

C’est une création pure : la force du style et la plongée au cœur de la tourmente (dans la tête de cet homme – collégien avide de dissections, plutôt sympa au début du roman - au comportement de plus en plus limite pour finir en tueur psychopathe) nous entraîne au-delà du raisonnable. Il entraîne avec lui d’autres cinglés que l’on n’a pas envie de rencontrer ni de connaître car leurs agissements nous plongent dans l’horreur totale.

C’est une expérience certes éprouvante mais unique... À chaque page, une découverte nouvelle, à chaque chapitre, un angle de vue différent et des réflexions philosophiques en prime. Tous ces méandres mènent à une impasse car le ton est nihiliste... pas de pitié pour le pauvre lecteur. J’aime être surprise et là, j’ai été comblée.

Un roman pour le moins déroutant car il n’y a pas de fil conducteur. L’auteur nous laisse en plein marasme. Profondément noir et rouge. Pourtant, j’ai été portée par les accents très proches de Lautréamont qui émanent de cette prose rude.

Je me suis immergée dans ce mélange détonnant de descriptions gore bien sanglantes et de visions on ne peut plus dérangeantes d’un être torturé - mais on ne sait pas pourquoi - enclin à considérer ses semblables comme de pauvres choses à écraser, à massacrer.

Nous voici au bord de la haine pure pour le genre humain.

Cet homme est le purificateur, par le sang versé d’une manière horrible, d’autres hommes tout aussi ignobles, donc, acte.

Il n’y a aucune logique pour guider les pas du héros. Il va où la colère le pousse. On aura droit à une légère explication à la fin, surtout pour le flic qui le suit

Pour conclure : roman original aux accents proches des chants de Maldoror, le bien nommé Lautréamont : voilà pour la référence suprême. Ces mots, les envolées les plus « lyriques » m’y ont fait penser lorsque le « héros » part dans des hallucinations étonnantes, presque poétiques.

Je conseille même aux âmes sensibles d’aborder ce roman comme une expérience des limites.

Merci pour cette découverte.

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