Ahom, Blahom !
Une sympathique chronique de NIGHT STALKER par Blahom. Merci à lui :
Un récit se déroulant dans l'Amérique des années 80 et baignant dans une atmosphère poisseuse et délétère de cauchemar urbain, finalement assez proche de celle de certains romans de la défunte collection Gore. On retrouve, ici et là, le côté délirant des films de Herschell Gordon Lewis. Les flics, bien qu'assistés par un soi-disant spécialiste du FBI, sont d'ailleurs à peine moins ridicules que ceux de Blood Feast, ce qui nous vaut quelques moments très amusants. Le gore est bien présent, parfois mêlé à des scènes de cul bien gratinées. Normal (?) puisque Night Stalker nous conte la traque d'un tueur en série adepte de la sodomie. Un flashback, réminiscent de certains passages de Dragon rouge (?) nous renvoie fugacement à l'enfance tourmentée de Richard. D'autres passages du même type auraient été les bienvenus. On aurait aimé en savoir davantage sur la genèse – et la psychologie - de ce meurtrier. Quelques pages plus centrées sur l'ambiance que sur l'action proprement dite permettent à Zaroff de nous faire la démonstration de son grand talent d'écrivain, je pense notamment aux souvenirs d'enfance de l'une des victimes, et à l'art de préparer les cuisses de grenouilles, ainsi qu'à la découverte de l'antre de Richard par le journaliste d'origine bretonne, dont on ne peut que déplorer la disparition brutale, dans la mesure où l'on tenait sans doute là le personnage le plus intéressant du roman, et que je l'aurais bien vu réapparaître dans d'autres histoires du même type. Bref, un roman rythmé par le Night Prowler d'AC/DC ne saurait décevoir et l'auteur nous entraîne, sans gants et sans vaseline, vers une conclusion abrupte et nihiliste, quasi-punk... «Night Prowler, and I am telling this to you There ain't nothing you can do ».
Commenter cet article