Cauchemars de sang - J.P Andrevon
Quel sacré petit bouquin ! On retrouve une bonne vieille ambiance des 80's de la France profonde : emplois T.U.C, banlieue, terrains vagues, friches industrielles, H.L.M, chomedu... Gino est un jeune désabusé vivant dans un appart pourrave, une mère alcoolique, un travail merdeux dans un garage géré par un sale patron, pas de copine à fourrer, des potes inintéressants, pas de fric en poche et un avenir guère reluisant.
Puis ce sont d'affreux maux de tête et des cauchemars violents. Gino assassine deux amis baisant sur un matelas défoncé. Djamilla est tuée avec un tisonnier. Sanguinetti (le patron du garage) a la gueule ravagée au chalumeau, la mère de Gino est décapitée à mains nues... Les meurtres vengeurs se succèdent et lorsque Gino se réveille, il s'aperçoit que les crimes sont devenus réels. Qui est entré dans son cerveau et manipule son bras séculier ? Qui est ce mystérieux vieillard ricanant dont il entend sa voix criarde ? L'intrigue s'entremêle entre le crapuleux onirique et la réalité.
Encore une fois, Andrevon nous décrit un thème récurrent de son œuvre : un personnage marginal détruit par un destin qui lui échappe totalement. Où se trouve la vérité ? Le cauchemar est-il réel ou le réel est-il un cauchemar ? Le final est explosif. L'assassinat d'un scientifique et de son épouse est un véritable moment d'anthologie. Et c'est si bien ciselé qu'on pourrait reprendre l'histoire au début. C'est devenu un cycle sans fin. Dommage qu'Andrevon n'ait fourni que deux GORE dans la collection. Cette ambiance franchouillarde médiocre où l'avenir est un horizon grisâtre doit être lue avec fatalité. Et je ne connais qu'un groupe qui peut le faire ; c'est bien connu "y a que dans les H.L.M qu'ils ont toujours des problèmes !"
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