Monssstre - Randall Boyll

Publié le par Zaroff

 

Frank Weasel Whipple est un sale alcoolo. Remarié avec femme et enfants, il passe son temps à picoler à la Wabash Tavern. Il croise un jeune militaire qui lui enseigne l’art subtil d’avaler un oignon grelot par une narine ! Weasel étouffe et prend une cuite mémorable. Du coup le jeune Arnold (gamin de treize ans) prend sa raclée à la maison. Et pas une petite : tympan crevé, dents cassés, fracture du crâne, bras cassé et déchirure interne de l’estomac ! La mère ne porte pas plainte pour autant. Le gamin est tombé dans l’escalier. À l’hôpital un vieil homme l’informe de l’existence d’un trésor avant de trépasser. Mais un faux infirmier arrive et lui plante un canif dans l’œil. Il s’enfuit et promet de faire cracher le morceau au gamin (à savoir l’endroit où le trésor est enterré). Le lendemain, Weasel sort Arnold de l’hôpital à l’insu des médecins.

À cet instant je me suis dit que ce roman partait grave dans le burlesque, voire la caricature ! Mais je me suis entêté et continué ma lecture. On tombe dans une parodie incroyable et hilarante. La robustesse du gamin est inouïe : il se fait tabasser à coups de canne dans les testicules (sachant qu’il sort juste de l’hôpital avec des symptômes effroyables) avant de se prendre une balle dans la jambe et un coup de crosse sur la gueule par le vieux Parker. Ben oui, Norman Parker l’avait pris pour un extra-terrestre ! Suivez un peu bordel !!! Arnie résiste et poursuit sa quête du trésor. J’oubliais ! La mère d’Arnie a foutu un coup de poêle sur la tronche de Weasel avant de dire à Arnold de quitter la maison pour se réfugier chez son oncle. On imagine bien le morpion partir à pied avec ses bandages, son traumatisme crânien et son bras cassé ! Qu’importe et laissons la place à l’intrigue.

On peut se foutre de ce genre de littérature mais la prose de Boyll est vive et alerte. Les dialogues percutent à mort et les personnages lourds comme il se doit. Boyll est à fond dans son délire et arrive à le transcrire avec brio. Tous les personnages masculins picolent et se mettent sur la gueule. Le faux infirmier accompagné de son père traquent Arnie. Après l’avoir torturé dans le mobil home (basé à Shitty City !), ils le forcent à boire du whisky. C’est seulement après qu’Arnold s’enfuit et se fait tirer comme un lapin près de la ferme de Parker. Stephen King en prend aussi pour son grade et est décrit comme l’écrivain fou de Bangor ! On trouve des références de Simetierre et Shining. D’ailleurs l’auteur le dit dans sa préface de manière ironique : « Stephen King, qui fait de fréquentes apparitions dans ce livre, et qui va sans doute me poursuivre en justice… » Stephen King doit s’en foutre car il ne cite même pas cet auteur dans son Anatomie de l’horreur !

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